Migrants, exilés : une exposition BD pour dénoncer leur précarité

<<< Retour
Évènements

cesan-1Le débat politique se durcit autour de la question de l’immigration: lundi 8 juin, des migrants ont été délogés par la force de leur campement de fortune rue Pajol à la Chapelle.

Dans ce contexte tendu, l’école de bande dessinée CESAN s’associe avec le COMEDE pour réaliser une campagne de sensibilisation à la précarité des exilés en France.

Le COMEDE s’est donné pour mission de soigner les exilés qui arrivent en France dans un état de santé souvent très dégradé, et dans une situation psychologique et sociale désastreuse.

Les étudiants du CESAN se sont mobilisés pour réaliser des affiches et des planches de bande dessinée en s’inspirant d’histoires vécues ou symboliques de réfugiés que l’association accueille. Ils témoignent de récits réels mais aussi de situations personnelles, parfois touchantes, choquantes et absurdes. Ils ont mis en forme ces histoires dans le but de proposer une vision singulière et personnelle, émouvante ou engagée, de ces récits croisés.

Ces créations seront rassemblées autour d’une exposition le 27 juin 2015 à la Mairie du XXe arrondissement à Paris.

cesan-3

Qu’est-ce que le COMEDE ?

comede-la-forceLe COMEDE, c’est une association fondée il y a plus de trente ans, par les intervenants d’Amnesty International, de la Cimade, du Groupe Accueil solidarité, préoccupés par les conséquences traumatiques de l’exil et de la torture, ainsi que par les difficultés d’accès aux soins des exilés. Leurs locaux sont installés dans un très ancien bâtiment de pierres noircies, appelé “La Force”, dans le centre hospitalier du Kremlin Bicêtre. Il servait autrefois de prison pour les forçats et les aliénés condamnés au bagne. Pour l’anecdote, Victor Hugo himself était venu visiter ce bâtiment pour trouver l’inspiration pour son roman : Le dernier jour d’un condamné. Ça pose l’ambiance.

Cette ancienne prison est aujourd’hui encore le théâtre de drames, puisqu’elle accueille des exilés en situation douloureuse : des gens qui ont fui leur pays, et arrivent en France après un long périple, au cours duquel ils ont perdu leurs papiers, manqué de soins, encaissé des coups, subi des viols – entre autres exactions.  

Comme si ça ne suffisait pas, ces exilés sont bien souvent mal perçus : on a perdu la tolérance et l’empathie envers des réfugiés qui ne sont plus vus que comme des étrangers venus nous envahir. Qui sont ces gens ? Quelle est leur histoire ? Qu’ont-il fui ? Le COMEDE essaye de montrer ce qu’il y a derrière l’exil, de changer les mentalités, et de faire prendre conscience de la détresse profonde dans laquelle sont plongées les personnes en situation d’exil. Mais avant tout, il fournit des soins souvent vitaux à ces personnes : check-up médical et suivi psychologique (la plupart d’entre-eux sont profondément traumatisés…). Le COMEDE soutient enfin les exilés dans leurs demandes de cartes de séjour ou de résident.

Et c’est là que les choses se compliquent. Depuis la Convention de Genève “selon laquelle un État doit accorder le statut de réfugié aux personnes qui en font la demande et qui fuient les persécutions, la politique française n’a pas arrêté de faire machine arrière, et de fermer ses frontières. Rien d’officiel, évidemment, mais le gouvernement a ajouté tant de complications administratives qu’il devient quasiment impossible aux réfugiés de régulariser leur situation d’une part, et au COMEDE d’exercer ses soins d’autre part.

 

cesan-2low

Qu’est-ce que le CESAN ?

Première école de bande dessinée à Paris, le Centre d’Enseignement Spécialisé des Arts Narratifs (CESAN) forme aux arts narratifs – bandes dessinées et illustrations – appliqués aux secteurs de l’édition : le livre, la presse, la communication, le numérique.

Le CESAN avait déjà organisé un concours national, suivi d’une exposition, sur le thème de l’exil : “Le Migrant, ce héros de papier”, en partenariat avec le HuffingtonPost et le Musée de l’Histoire de l’Immigration.

Pour soutenir l’action du COMEDE, et découvrir les dessins originaux de nos étudiants, rendez-vous samedi 27 juin 2015, entre 14h et 17h, à la Mairie du XXe arrondissement à Paris.